Article de Bernard Lamarque du
24-02-2022 paru dans Bordeaux-Gazette
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En
parcourant ce hors série vous apprendrez qu’on ne sait pas qui a
engagé Gaston comme garçon de bureau et vous apprendrez comment on
prépare un épisode de bande dessinée car la procédure est
parfaitement codifiée d’un récit qui se développe en 44 planches
voire 60 s’il est un peu plus long. Simultanément vous découvrirez
l’ensemble des personnages du monde de Gaston, tous soigneusement
identifié d’Yvon Lebrac du bureau de dessin à Joseph Boulier chef
de la comptabilité en passant par Jules Soutier concierge et Mélanie
Molaire propreté des locaux ainsi que les autres dont Fantasio le
secrétaire de rédaction que l’on ne présente plus. On va
retrouver tous ces personnages tout au long des pages de présentation
des différents aspects du personnage et surtout de ses surprenantes réparties
sur les codes vestimentaires voire de ses surprenantes activités pour
s’amuser au bureau quand c’est possible. De la transformation
d’un babyfoot en bureau pour tromper la vigilance du secrétaire de
rédaction ou l’utilisation du bilboquet avec un casque à pointe,
tout est prétexte à trouver des activités délassantes à moins
qu’elles ne vous reviennent dans le museau. Curieusement le téléphone
peut être objet de délassement de type bilboquet rendant difficile
d’établir la connexion avec la rédaction. Jusqu’à la garde
d’enfant qui peut s’exercer au bureau avec ses contraintes étonnantes.
Ce qui est le plus marquant c’est le côté inventeur du personnage
pour tenter d’améliorer son rendement qui reste extrêmement faible
dans le travail mais l’inventeur génial qui se cache derrière
Gaston n’est autre qu’André Franquin dont l’imagination
bouillonne d’idées hilarantes et d’inventions surprenantes, il
s’en donne à cœur joie. Ainsi du gaffophone à la poubelle à
pédale en passant par le mobilier design Gaston phosphore jusqu’à
détourner la destination des objets comme transformer la machine à
écrire en machine à lancer les fléchettes, bien sur aujourd’hui
ce genre de gag n’éveille plus trop l’intérêt, la machine à
écrire n’étant plus un objet en service. Maintenant on oscille
entre clavier et imprimante dans ce domaine, mais ce dont on peut
être sur c’est qu’André Franquin toujours vivant aurait trouvé
un gag astucieux entre ce couple d’objets utilitaires qui ne
faisaient pas partie des objets de bureau des trente glorieuses. Tout
le dessin de Franquin est imprégné de la période durant laquelle il
a travaillé, avec objets et voitures de l’époque avec parfois des
coups de crayon annonçant des lignes futures de véhicules comme la
turbotraction. Le génie peut aller se nicher dans un dessin de BD
comme l’a montré André Franquin avec un talent sans pareil de ses
idées noires en l’ exprimant seulement que pendant quelques mois de
1977 avec "Le Trombonne Illustré" un journal dans le
journal pour réveiller un Spirou qui à son sens ronronnait.
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